Enjeux et défis des importations d’hydrogène et ses dérivés pour la filière française
À date, les projections des modèles technico-économiques à 2050 et le développement en cours des projets hydrogène dans le monde ne fournissent pas d’élément tangible indiquant que la compétition des importations d’hydrogène extra et intra-européennes menacerait la viabilité d’une production domestique française.
Le développement d’un commerce mondial de l’hydrogène et ses produits dérivés reste très en-dessous des promesses et des attentes, toutes géographies confondues.
Les importations d’hydrogène à 2050 présentent des compétitivité-prix hétérogènes selon les modes de transport et les molécules considérées. La majorité des études technico-économiques référencées dans le cadre de cette note convergent sur le fait que la production domestique européenne d’hydrogène serait plus compétitive que les importations par fret maritime d’hydrogène pur liquéfié et d’ammoniac reconverti en hydrogène. En revanche, les importations de produits dérivés (ammoniac, carburants de synthèse, méthanol, etc.) pourraient être plus compétitives que la production domestique européenne, lorsque ces produits ne sont pas reconvertis en hydrogène.
Même dans les cas où les importations seraient l’option la plus compétitive à 2050, des productions domestiques européenne et française pourront coexister sur un même marché selon un ordre de mérite. Les bassins européens de consommation d’hydrogène et ses dérivés, connectés à un réseau, pourront faire appel aux approvisionnements par ordre croissant de compétitivité-prix. Dans ce contexte, les importations permettraient de diversifier les modalités d’approvisionnement de l’économie hydrogène française et de relâcher une partie de la pression sur la disponibilité des énergies primaires et du foncier en France.
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