Voiture à hydrogène : un documentaire à charge d’Hugo Clément
France Hydrogène, qui avait déjà réagi sur Twitter au moment de la diffusion de l’émission Sur le Front, a publié sur son site un communiqué avec de nombreux arguments réfutant les thèses du « reportage ». « Amalgames », « thèmes traités de façon biaisée ou très incomplète » : les mots sont choisis pour exprimer les regrets de France Hydrogène.
« Le reportage fait abstraction de nombreux usages, en se concentrant sur la mobilité individuelle et en omettant d’aborder la mobilité hydrogène dans son ensemble, notamment les bus déjà déployés pour décarboner les flottes de plusieurs collectivités, totalement absents du documentaire », déplore l’association. Avec des faits, des chiffres, France Hydrogène évoque d’abord la production de l’hydrogène bas carbone, ainsi que l’impact sur les ressources en eau et en électricité de l’électrolyse. A ce propos, pour fournir 1 million de tonnes d’hydrogène renouvelable et bas-carbone, majoritairement par électrolyse en 2030, il faudrait plus de 50 TWh d’électricité, soit 10% de la consommation totale d’électricité prévue par RTE. « Il est donc nécessaire de favoriser la production d’hydrogène par électrolyse à partir de notre réseau électrique, accélérer le déploiement des énergies renouvelables mais aussi soutenir la valorisation de la biomasse et des déchets afin de diversifier les modes de production d’hydrogène », précise France Hydrogène.
Sur la voiture à hydrogène, l’association indique que selon l’ADEME, un véhicule roulant avec un hydrogène produit avec de l’électricité du réseau électrique français (donc largement bas carbone) aurait une empreinte carbone jusqu’à 75% moindre que celle d’un véhicule diesel. Tous les français ne rouleront pas avec une voiture à hydrogène mais l’hydrogène fera partie d’un mix décarboné pour les transports : l’hydrogène pourrait alimenter 18% de la flotte de véhicules en circulation en 2050.
Au passage, l’association fait le point sur la sécurité : « Si l’inflammabilité de l’hydrogène est plus élevée que celle du gaz ou du pétrole, le risque d’accumulation et de formation d’une nappe d’hydrogène est beaucoup plus faible en raison de sa volatilité. Il se dilue 4 fois plus vite dans l’air que le gaz naturel et 12 fois plus vite que les vapeurs d’essence ». « L’hydrogène n’est pas une solution miracle mais sans hydrogène, on ne réussira pas la transition énergétique », tient à souligner l’association.