L’IDDRI* s’interroge sur la neutralité climat de l’hydrogène
Ainsi, malgré un coût plus élevé que les énergies fossiles, l’hydrogène est considéré comme une bonne alternative dans des secteurs clés comme l’industrie (production d’acier notamment), le transport aérien et maritime. Pour ces usages, il n’y a pas photo. En ce qui concerne le transport routier, l’IDDRI se montre plus réservé, même pour les poids-lourds et les bus où la pile à combustible est en concurrence avec la batterie. L’étude estime aussi qu’il y a des usages où il est peu probable que l’hydrogène joue un rôle significatif comme le transport léger, l’injection dans le réseau de méthane et la chaleur basse température (moins de 100 degrés). Pour les auteurs, le développement de l’hydrogène « suppose la diffusion de technologies, d’équipements et de systèmes d’approvisionnement radicalement nouveaux, dont le succès repose sur la mise en oeuvre de politiques de soutien à la fois côté offre et demande ». Et le problème reste le coût (celui de l’hydrogène par électrolyse varie selon les gisements d’électricité qu’il mobilise). « Même compte tenu des progrès technologiques attendus, il restera supérieur à long terme aux alternatives fossiles que l’hydrogène doit remplacer, mais offrira une solution économiquement viable dans les secteurs pour lesquels il n’existe pas ou peu d’alternative », peut-on lire dans cette étude. Quant aux échanges transfrontaliers d’hydrogène, « ils peuvent être intéressants sur le plan économique, mais posent des enjeux de géopolitique d’approvisionnement énergétique, de spécialisation industrielle et de mise en place de normes de durabilité », estime par ailleurs l’IDDRI.
*L’Institut du développement durable et des relations internationales est un think tank indépendant qui facilite la transition vers le développement durable.