L’Etat dévoile les 15 projets retenus au titre du PIIEC hydrogène
Alors que plus de 100 projets ont été présentés en août 2021 à la Commission européenne par les Etats participants, c’est au locataire de Bercy qu’est revenu le soin de présenter la liste des 15 projets retenus en France.
Parmi eux figure celui d’Air Liquide Normand’Hy, sur lequel s’est rendu le ministre de l’Economie et des Finances, à Saint-Jean-de-Folleville (76). Il s’agit d’une unité de production d’hydrogène par électrolyse de 200 MW, comptant parmi les premières mondiales de cette ampleur. En réduisant de 220 000 tonnes les émissions de CO2 du site, le projet concourt à la compétitivité de long terme de l’activité industrielle dans l’axe Seine. Il évitera également la consommation annuelle de 50 000 tonnes de gaz naturel, remplacés par de l’électricité bas carbone, aussi bien nucléaire que renouvelable. L’Etat le soutiendra à hauteur de 190 millions d’euros. « L’hydrogène n’est pas rentable tout de suite. Mais, si nous voulons demain être indépendant sur la production d’hydrogène, c’est maintenant qu’il faut investir », a déclaré le ministre. « Et c’est le choix que nous avons fait avec Emmanuel Macron d’investir massivement dans l’hydrogène décarboné, avec là aussi un objectif simple être l’un des champions mondiaux de la production d’hydrogène décarboné. Le projet qui va se développer ici, sur le site de Port-Jérôme, est de ce point de vue totalement exemplaire. 200 mégawatts de production, c’est le projet le plus important au monde », a-t-il ajouté.
Le même Air Liquide est également impliqué dans un projet avec ArcelorMittal à Dunkerque pour la décarbonation d’un site sidérurgique.
Parmi les autres lauréats, on peut citer Alstom pour le train à hydrogène dont un projet concerne Saint-Ouen (93), un autre le site de Tarbes (65) et un troisième Aix-en-Provence (pour les piles Helion Hydrogen Power). Un autre projet implique Alstom à Belfort (90), tout comme McPhy pour sa giga-usine d’électrolyseurs. Dans l’Est, John Cockerill a été sélectionné à Aspach-Michelbach (68) pour des électrolyseurs alcalins. Hyvia, la coentreprise de Renault et Plug Power est aussi dans la liste, avec trois sites : Flins (78), Gretz-Armainvilliers (77) et Batilly (54). Toujours dans la mobilité, les équipementiers Faurecia avec les sites d’Allenjoie et de Bavans pour les réservoirs (25) et Symbio à Saint-Fons pour les piles à combustible (69) ont également été retenus. La liste comprend également Elogen à Vendôme (41) et aux Ulis (91) pour des stacks PEM ; Genvia à Grenoble (38) et Béziers (34) pour ses électrolyseurs à oxyde solide ; le projet Hynovi avec Vicat et Hynamics à Montalieu (38) ; le projet Masshylia avec Total et ENGIE à Châteauneuf-les-Martigues (13) pour substituer de l’hydrogène vert à l’hydrogène gris de la raffinerie de La Mède.
La carte publiée par l’Etat affiche également d’autres sites en cours d’identification, avec Arkema en Nouvelle-Aquitaine, en Normandie et en Auvergne-Rhône-Alpes pour des composants et matériaux destinés aux réservoirs et aux piles ; Plastic Omnium dans les Hauts-de-France.
En réaction, Philippe Boucly estime que « les 15 projets français sélectionnés sont structurants dans le sens où ils vont permettre de redéployer des capacités industrielles avec trois types de projets prioritaires : développer une filière de l’électrolyse compétitive, accélérer la mobilité hydrogène et décarboner notre industrie ». « Je suis confiant dans cette dynamique d’accélération européenne, la Commission ayant annoncé donner une priorité à l’évaluation des projets liés à l’hydrogène », conclut le Président de France Hydrogène.