Le Grand Ouest va avoir sa vallée de l’hydrogène
Ainsi, le consortium AdvancedH2Valley a reçu une subvention de 8,9 millions d’euros de la Commission européenne, via le Clean Hydrogen Partnership et dans le cadre du programme Horizon.
Lancé en janvier dernier, à Nantes, ce groupement réunit en tout 18 membres répartis tout au long de la vallée de la Loire. En dehors de Lhyfe, on relève la présence d’acteurs de l’énergie (Teréga Solutions, le syndicat d’énergie EnR44), de l’industrie (opérateur TGO du Port de Nantes Saint Nazaire) de la mobilité (Hype, Hyliko, Fraikin, groupe Jacky Perrenot). Les collectivités sont représentées par le département de Loire-Atlantique, les régions Normandie et Pays de Loire, la Conférence des Régions Périphériques Maritimes d’Europe et la métropole d’Angers. Le consortium comprend également des partenaires académiques (Université d’Orleans, Université Bretagne Sud, Fundacion Tecnalia Research & Innovation en Espagne) et un spécialiste de la gestion de projets (Warrant Hub du groupe italien Tinexta).
Une massification des usages
Pour Lhyfe, c’est l’assurance d’un passage à l’échelle. En plus de l’unité pionnière de 1 MW déjà en opération à Bouin, le projet vise à introduire jusqu’à 11,5 MW de nouvelles capacités de production. Il s’agit de produire plus de 1 600 t/an d’hydrogène renouvelable d’ici 2028.
L’impact va être visible sur le réseau de stations. En raison de la directive AFIR sur les énergies renouvelables de l’Union Européenne, il est prévu deux nouvelles stations publiques de ravitaillement en hydrogène, en plus des 5 stations déjà en activité sur le territoire d’AdvancedH2Valley. La grande vallée de l’Ouest va contribuer à mettre en place une chaîne d’approvisionnement adaptée, contribuant de manière significative aux objectifs énergétiques durables de la région et à la massification des usages. Ce projet est salué par des acteurs tels que l’Automobile Club de l’Ouest, en pointe dans la décarbonation de la compétition automobile, mais acteur également de la mobilité (il est impliqué dans le projet H2OUEST avec Lhyfe, tout comme la métropole du Mans et Hype qui a mis en place une station à hydrogène au Mans).
AdvancedH2Valley cherche à être un catalyseur de changement positif, en devenant partie intégrante de la communauté locale, en favorisant la collaboration et le partage des connaissances entre les régions voisines.
Une volonté des régions de l’Ouest de se rapprocher
En parallèle de ce projet de grande vallée, on peut rappeler que la Bretagne, la Normandie et les Pays de la Loire avaient manifesté, au moment du salon Hyvolution, leur intention de mettre en œuvre un Bassin hydrogène Grand Ouest dans le cadre d’un consortium public-privé. L’annonce avait été faite le 31 janvier par Loïg Chesnais-Girard, Président de la Région Bretagne, Aline Louisy-Louis, Vice-présidente de la Région Normandie, et Roland Marion, conseiller régional Pays de la Loire délégué à la transition énergétique. D’une seule voix, ils ont fixé le cap à l’horizon 2030 : « C’est maintenant qu’il nous faut monter en puissance, tant du côté de la production que des usages. Nous devons basculer d’une logique d’amorçage dans des projets locaux à une plus large échelle qui permettra de décrocher d’importants marchés et de consolider ainsi une filière Grand Ouest dans les années qui viennent ». Les trois régions avaient souligné un fort potentiel d’applications dans le transport maritime. Elles ont aussi d’autres atouts, comme des nœuds logistiques en connexion depuis les hubs hydrogène portuaires. Elles entendent coopérer aussi avec les autres grandes vallées de l’Hydrogène en Europe.
On peut aussi rappeler que l’Europe veut doubler le nombre de vallées de l’hydrogène d’ici 2025. Elles étaient au nombre de 25, début 2023. Selon la plateforme Hydrogen Valley*, on dénombre aujourd’hui 90 projets dans le monde (dont 60 environ en Europe), avec un total de 34 pays. Il y a clairement une dynamique pour passer à l’échelle.
*Mise en place pour le Clean Hydrogen Partnership avec Roland Berger et Inycom