Hyvia : un acteur engagé dans la mobilité hydrogène
C’est le PDG de la structure, David Holderbach, qui a fait les présentations. Rappelant que Renault détient 40 % de parts de marché dans le VUL électrique, il a ensuite évoqué l’intérêt du partenariat – exclusif – qui le lie à Plug Power, le leader aux Etats-Unis de l’hydrogène (50 000 piles vendues et 160 stations installées). La grande force de l’entreprise américaine est d’apporter un écosystème clés en main à ses clients (essentiellement Wal Mart et Amazon qui utilisent des chariots-élévateurs à l’hydrogène). Et c’est précisément ce que souhaite faire Hyvia. Au-delà des véhicules, la coentreprise propose des électrolyseurs et des stations de recharge en hydrogène vert. Si l’assemblage des piles à combustible a déjà commencé à Flins (à l’usine Refactory spécialisée dans l’économie circulaire), le même site assemblera des stations puis des électrolyseurs.
S’agissant des véhicules, David Holderbach a rappelé qu’en 6 mois, Hyvia avait déjà présenté trois modèles autour du Master H2 Tech : le Van, le City Bus et le châssis cabine. Le PDG d’Hyvia a souligné qu’un travail rigoureux avait été mené pour assurer une sécurité maximale. S’agissant des coûts, le Citybus est déjà aussi compétitif que son équivalent à batterie. « Nous n’en sommes qu’au début », a-t-il expliqué par rapport à une question sur les surcoûts liés à l’hydrogène. « Le moteur thermique a un siècle d’existence », a-t-il déclaré. M. Holderbach se montre confiant sur la réduction des coûts, une vision qu’il partage avec des fournisseurs comme Faurecia.
On a appris au passage que Hyvia discutait avec des entreprises françaises pour les compresseurs. Il est à noter que Luca de Meo a participé à la discussion, expliquant aux journalistes présents que l’hydrogène avait beaucoup de potentiel. Il a mis en évidence également sa densité énergétique (« plus élevée que n’importe quel autre carburant »). Le DG du groupe Renault a indiqué qu’à 5 euros le kilo, l’hydrogène serait vraiment compétitif. Il pense que ce coût peut atteindre 2 euros, sous la pression de géants industriels comme ArcelorMittal qui ont des gros besoins. « Et là ça change tout », a-t-il souligné. Il a aussi indiqué que les membres de l’alliance, Nissan et Mitsubishi, étaient intéressés par la coentreprise mise en place par Renault et Plug Power. Des synergies sont donc possibles, d’autant qu’il existe des utilitaires partageant des plateformes communes. Pour sa part, David Holderbach a indiqué que Hyvia pouvait vendre ses piles et ses stations avec électrolyseurs à d’autres industriels, comme des fabricants de bus par exemple.