Edito d’Alain Rousset, Président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine
En effet, rappelons que le vecteur hydrogène s’impose déjà en Europe, en France et en région Nouvelle-Aquitaine comme un des piliers majeurs de la transition énergétique. Ainsi, l’Union européenne prévoit d’investir 430 milliards d’euros dans cette filière d’ici 2050, quand l’Etat français prévoit, lui, d’investir 9 milliards d’ici 2030.
Région française en pointe sur le sujet du stockage de l’énergie – batteries et hydrogène –, la Nouvelle-Aquitaine a adopté en octobre 2020 une feuille de route toute entière dédiée à l’hydrogène sur l’horizon 2030. Au cours de cette décennie, son ambition est de structurer et développer une filière industrielle de l’hydrogène sur l’ensemble de sa chaine de valeur, en cohérence avec Néo Terra, la feuille de route régionale dédiée à la transition écologique et énergétique – sans oublier le Schéma Régional de Développement Economique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII). Aujourd’hui, le cluster Energies et Stockage de Nouvelle-Aquitaine fédère la communauté régionale des acteurs impliqués sur le sujet de l’hydrogène : structures de R&D, entreprises, collectivités, pôles et clusters ou encore institutionnels.
Coordonnée par l’Agence de développement et d’innovation Nouvelle-Aquitaine (ADI N-A), l’action du cluster permet, entre autres, de promouvoir à tous les niveaux les savoir-faire et réalisations des offreurs de solutions néo-aquitains en la matière, ainsi que l’engagement des collectivités dans le développement d’une économie hydrogène sur leur territoire. Start-ups, TPE-PME et ETI en diversification, filiales régionales de groupes énergétiques et industriels, je ne peux que me réjouir de la progression constante des acteurs qui intègrent notre filière et la multiplication des projets passionnants – soient autant d’applications concrètes pour nos territoires !
Cette révolution par l’hydrogène ne se fera néanmoins pas seule ; dans cet esprit, l’adoption à grande échelle de l’hydrogène bas-carbone passera nécessairement par la massification des capacités de production, synonyme de baisse des coûts et de compétitivité vis-à-vis des autres sources d’énergie, à travers des investissements de plus en plus en conséquents. C’est pourquoi nous nous tournons vers nos partenaires nationaux publics (ADEME) et les institutions européennes, dans la poursuite de nos ambitions communes de transition énergétique, agricole et écologique – ce qui, en Nouvelle-Aquitaine, porte le nom de Néo Terra. Dans un second temps, à compter de 2026, nous avons bon espoir que le marché et les financements privés soient en mesure de prendre le relais pour permettre d’engager la massification véritable des usages de l’hydrogène, en industrie et en mobilité ; à terme, tout l’enjeu du développement de la filière dépendra de la concrétisation de cette prise de relais des financements publics par des financements privés. En un mot, que la filière hydrogène vole de ses propres ailes.
D’ici là, elle pourra compter sur le soutien plein, entier et enthousiaste de la Région, dans le cadre de notre feuille de route et cluster – et au-delà, comme à travers la formation des ingénieurs et le soutien à la recherche. Je demeure persuadé que nous tenons, là, l’une des clefs d’un monde d’après que nous esquissons depuis des années en Nouvelle-Aquitaine.
La Région est ainsi particulièrement fière d’organiser avec ses partenaires, la 10e édition des Journées Hydrogène dans les territoires du 13 au 15 juin à Pau. Aux côtés de l’ensemble des acteurs de la filière, nous attendons de vous rencontrer et d’échanger afin d’accélérer le déploiement de l’hydrogène sur le territoire.
Alain ROUSSET – Président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine