Une sélection de rapports et études parus au mois d'octobre, notamment des publications de France Hydrogène Mobilité et l'Avere-France, Hydrogen Council, Hydrogen Europe, l'ADEME, l'IEA ...

La transition de l’autocar vers des technologies zéro émission : quels besoins et perspectives en France ?

France Hydrogène et l’Avere-France

France Hydrogène Mobilité et l’Avere-France, association nationale pour le développement de la mobilité électrique publient une étude présentant le marché des autocars, l’offre de véhicules zéro émission, les solutions envisagées par les différentes régions, les freins rencontrés mais aussi les leviers à actionner pour que les solutions électriques à batteries et à hydrogène pénètrent plus rapidement le marché du transport de voyageurs en France.

Rapport sur le rôle de l’hydrogène dans les systèmes énergétiques décarbonés

Hydrogen Council

L’Hydrogen Council a publié le 18 octobre un rapport co-écrit par Baringa intitulé “L’hydrogène dans les systèmes énergétiques décarbonés” qui détaille les avantages de l’incorporation de l’hydrogène dans les systèmes énergétiques en évolution à travers une analyse de trois systèmes énergétiques régionaux distincts : le Texas aux États-Unis, l’Europe centrale et occidentale et le Japon.  Selon l’étude, l’hydrogène est plus efficace au niveau du système lorsqu’il est autorisé à jouer un rôle flexible dans et au-delà du marché de l’électricité, sans restriction imposées par l’additionnalité et la temporalité. Le rapport montre que l’hydrogène ajoute de la flexibilité aux systèmes énergétiques, atténuant la variation des prix de l’électricité qui contribue également à donner plus de visibilité aux producteurs d’énergie renouvelable, en réduisant le coût du capital et en abaissant les obstacles à la transition énergétique (et donc en améliorant l’acceptation du public).

Etude sur les “réalités technico-économiques du transport de longue distance de l’hydrogène”

ONG Air Task Force

L’ONG Air Task Force (CATF) a publié une étude sur les enjeux en matière de coûts et de technologies liés au transport à grande échelle de l’hydrogène sur de longues distances. L’analyse est fondée sur une modélisation du coût des différentes voies d’approvisionnement en hydrogène bas-carbone des régions productrices probables vers le port de Rotterdam aux Pays-Bas. La modélisation prend en compte le transport par gazoduc d’hydrogène gazeux à partir de l’Algérie et de la Norvège et le transport par bateau d’hydrogène liquide, d’ammoniac ou d’un vecteur d’hydrogène organique liquide (méthylcyclohexane) depuis la Norvège, la région du golfe Arabo-Persique et l’Amérique du Nord et du Sud.  L’étude conclue qu’importer de grandes quantités d’hydrogène sur de longues distances vers l’Europe, par bateau ou gazoduc sera coûteux aura un faible rendement énergétique mais lorsque le choix est possible, le transport d’hydrogène par pipeline reste plus rentable. Parmi les options de transport maritime envisagées, l’ONG considère que l’ammoniac apparaît comme le vecteur le moins cher et le golfe Persique est l’exportateur le moins cher, en grande partie grâce à la combinaison des prix bas du gaz naturel, de la proximité géographique de Rotterdam et des coûts de construction compétitifs.

Publication sur la stratégie d’emploi liée à l’hydrogène

Hydrogen Europe

Hydrogen Europe a publié une stratégie sur la montée en compétence des futurs travailleurs du marché de l’hydrogène. C’est en faisant état de l’estimation portée à 1 million d’emplois créés liés à la chaîne de valeur de l’hydrogène d’ici 2030 que les auteurs rappellent en préambule la pression croissante exercée sur la formation des futurs travailleurs. Ce rapport entend répondre à trois enjeux : « identifier les profils professionnels en forte demande, évaluer les caractéristiques et l’intensité de cette demande, et analyser le niveau requis de connaissance sur l’hydrogène de ces profils ». Concernant les profils les plus demandés, il est rapporté que ce sont les spécialistes en procédés chimiques, en ingénierie industrielle, en sécurité et santé et en système électrique qui sont requis dans un contexte de compétition accrue du fait de l’expansion du marché des énergies renouvelables. Au-delà de ces profils d’experts et d’ingénieurs, il y a une recherche accrue de chefs de projet et de juristes compétents sur la question de l’obtention de permis et le développement de projets en relation avec les différentes administrations.

Rapport sur la régulation européenne de l’approvisionnement en hydrogène

Oxford Institute For Energy Studies

L’institut d’Oxford pour les études énergétiques a publié un rapport intitulé : « Réguler la future industrie européenne de l’approvisionnement en hydrogène : un équilibre entre libéralisation, durabilité et sécurité d’approvisionnement ?». Cette publication explore comment l’Union Européenne peut créer un cadre régulatoire propice à la structuration de la filière émergente de l’hydrogène tout en s’inscrivant dans la fenêtre restreinte de la réalisation des objectifs climatiques. Les auteurs recommandent notamment de créer un cadre de régulation intersectoriel dû à l’intrication entre les marchés de l’hydrogène, du gaz naturel et de l’électricité.

Rapport sur « Les chiffres clés de l’énergie »

Ministère de la Transition Energétique

Le Ministère de la transition énergétique a publié un rapport actualisant les « Chiffres clés de l’énergie » pour les années passées. Ce rapport est scindé en trois parties consacrées à « l’énergie et l’économie », à « la production et consommation d’énergie en France et dans le monde » et « aux ressources et usages par forme d’énergie ». En 2022, le total de la consommation d’énergie primaire était de 2482TWh avec une part de 36,6% de production nucléaire, de 30,3% de pétrole, de 15,5% de gaz naturel et de 13,9% d’énergie renouvelable pour une consommation finale énergétique de 1588 TWh. Dû à la crise ukrainienne et à l’évolution de la politique énergétique européenne, la facture énergétique de la France a considérablement augmenté en passant de 45 à 116,3 mds d’€.

Rapport sur la décarbonation de l’industrie de l’ammoniac 

ADEME

L’ADEME a publié un plan de transition sectoriel de l’industrie de l’ammoniac en France. L’ammoniac (NH3) est un produit chimique nécessaire à tous les produits azotés de synthèse dont la consommation s’élève aujourd’hui à 1,7Mt en France majoritairement pour de la production d’engrais. Selon le rapport, de nouveaux débouchés pour l’ammoniac pourraient se multiplier avec le développement des carburants d’orgine non biologique (RFNBO) notamment pour le secteur maritime ou aéronautique : « l’avènement de ces nouveaux marchés conditionne un potentiel d’augmentation de la consommation mondiale d’ammoniac entre 1,29 et 3,810 fois en 2050 par rapport à 2015 selon la littérature ». Industrie fortement carbonée, les quatre sites français de production d’ammoniac sont à l’origine de 3% des émissions directes de gaz à effet de serre. Pour adresser l’enjeu de ces émissions, deux pistes sont explorées par l’ADEME : le captage et stockage de carbone (CSC) et l’hydrogène.

Global Hydrogen Review 2023

International Energy Agency

L’IEA publie un rapport mettant l’accent sur la demande d’hydrogène bas-carbone. L’utilisation mondiale de l’hydrogène augmente, mais la demande reste jusqu’à présent concentrée sur les utilisations traditionnelles dans le raffinage et l’industrie chimique et est principalement satisfaite par l’hydrogène produit à partir de combustibles fossiles. Pour atteindre les objectifs climatiques, il est urgent de remplacer l’hydrogène utilisé dans les applications existantes par de l’hydrogène bas-carbone et d’étendre son utilisation à de nouvelles applications dans l’industrie lourde ou le transport longue distance.