Etude sur l’empreinte carbone de l’hydrogène bleu en France
Ademe
L’ADEME a publié une étude sur le bilan carbone de l’hydrogène produit à partir de gaz naturel et de capture et séquestration du carbone (hydrogène bleu) en France. Pour être compatible avec le seuil de 3,0kgCO2éq/kgH2 de la taxonomie européenne, l’étude tient compte de l’intensité carbone des sources d’approvisionnement en gaz naturel, en fonction des taux de fuites et des éventuelles phases de liquéfaction/regazéification. Dans l’état actuel du mix gazier, l’ADEME conclut que seul le reformage autothermique avec capture du carbone est compatible avec le seuil de la taxonomie, avec 2,4 kgCO2éq/kgH2. Le vaporeformage avec capture du carbone en précombustion est évalué avec une intensité carbone d’environ 6,3 kgCO2éq/kgH2, contre 3,5 kgCO2éq/kgH2 pour un procédé de vaporeformage avec capture du carbone en postcombustion.
Note de position sur le Paquet européen hydrogène et gaz
France Hydrogène
France Hydrogène a publié sa note de position sur le Paquet hydrogène et gaz, présenté par la Commission européenne le 15 décembre 2021. Ces propositions de révision du règlement et de la directive sur le marché du gaz visent à poser les fondations d’un futur marché commun de l’hydrogène, avec une série de mesures pour définir et certifier l’hydrogène bas-carbone, établir des règles de marché communes pour l’hydrogène et l’accès aux infrastructures de transport, de stockage et d’import d’hydrogène, ou préparer la planification des infrastructures. France Hydrogène formule 10 recommandations au législateur européen, en particulier pour l’adoption d’une définition complète et d’une méthodologie carbone appropriée pour l’hydrogène bas-carbone, à travers un acte délégué que la Commission européenne devrait adopter dans les meilleurs délais, accompagnées de mesures de soutien sectoriel.
Le courrier d’Hydrogen Europe et une centaine d’organisations sur l’AFIR
Hydrogen Europe
Hydrogen Europe et une centaine d’organisations associées, dont France Hydrogène, ont adressé aux ministres des Transports des Etats membres, le 27 avril, un courrier soulignant les inquiétudes de la filière concernant le règlement pour le déploiement d’une infrastructure de recharge et de ravitaillement pour carburants alternatifs (AFIR). Plus spécifiquement, les signataires alertent du « manque d’ambition de l’article 6 », qui porte sur les objectifs de déploiement de stations hydrogène. Ils soulignent qu’un déploiement à la fois « des infrastructures de recharge pour véhicules électriques à batterie (BEV) et de stations hydrogène sera moins coûteux que se reposer sur une technologie unique ou restreindre des technologies spécifiques à des segments spécifiques du transport routier ». Le courrier souligne qu’un affaiblissement des ambitions de l’AFIR pour le déploiement des stations d’hydrogène serait en contradiction avec l’objectif de consommation de 2,6 % d’hydrogène renouvelable et dérivés dans les transports à horizon 2030, proposé par la Commission avec la révision de la directive sur les énergies renouvelables (RED III).
Etude sur les perspectives de fabrication des électrolyseurs
Guidehouse Insights
Guidehouse Insights a publié une étude sur la croissance et la pénétration de marché des différentes technologies d’électrolyseurs (alcalins, membrane échangeuse de protons, oxyde solide, membrane échangeuse d’anions), visant à établir des prévisions sur la capacité disponible d’électrolyse. Les prévisions sont segmentées géographiquement par grandes régions. Au niveau mondial, le rapport prévoit une hausse de la capacité de production d’électrolyseurs, passant de 1,3 GW à la fin de l’année 2022 à environ 104,6 GW fin 2031, contre des estimations précédentes d’une capacité de mise en chantier annuelle de 47 GW au même horizon. Le rapport souligne néanmoins l’écart encore très important avec les besoins de 180 GW de capacité annuelle identifiés par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) pour 2030, voire les 850 GW de capacité annuelle pointés dans le scénario Net Zeo de l’AIE.
Etudes sur le pouvoir de réchauffement global de l’hydrogène et les fuites d’hydrogène
Ministère britannique des Affaires, de l’Energie et des Stratégies industrielles (BEIS)
Le ministère britannique des Affaires, de l’Energie et des Stratégies industrielles (BEIS) a publié le 8 avril deux études portant respectivement sur le pouvoir de réchauffement global (PRG) de l’hydrogène libéré dans l’atmosphère, et sur le niveau potentiel de fuites à considérer le long de la chaîne de valeur.
L’étude estime que l’hydrogène présente un pouvoir de réchauffement global sur 100 ans (GWP100) de 11, avec une marge d’incertitude de plus ou moins 5. Cette valeur représente plus de deux fois la valeur connue à ce jour dans une précédente étude de 2001 (5,8).
Une seconde étude du BEIS évalue le niveau des fuites potentielles de l’hydrogène aux différentes étapes de la chaîne de valeur, avec un taux de fuite global compris entre 1 et 1,5 %. Le stockage en surface serait susceptible d’entraîner un taux de fuite allant jusqu’à 6,5 %. La production d’hydrogène par électrolyse pourrait conduire à des taux de fuite de 9,2 % du fait des phases de ventilation et purges, un taux pouvant néanmoins être réduit à 0,52 % par la mise en place de procédés de recombinaison complète de l’hydrogène purgé et de ventilation croisée.
Rapport « Voyager bas carbone »
Shift Project
Le Shift Project a publié son rapport sur la décarbonation des voyages, et principalement de la longue distance, dont 90 % des trajets reposent sur des modes de transport carbonés. Le think tank recommande de coupler des solutions de sobriété et report modal avec des solutions technologiques, car « ne parier que sur les propositions technologiques (hydrogénéification de l’aérien, biocarburants pour remplacer le jet A, efficacité énergétique des flottes d’avion, électrification des voitures) augmente les risques de ne plus pouvoir voyager dans les décennies à venir ». Ainsi, le rapport relève notamment que dans un scénario « technoptimiste », il faudrait produire deux fois plus d’hydrogène décarboné pour l’aviation en 2050, soit 10 TWh. En 2050, 42 % de l’énergie des vols de moins de 3700 km serait apportée par de l’hydrogène, les besoins restants continuant à être assurés par des carburants liquides.