Une sélection de rapports et études parus au mois de mars, notamment des publications du GIEC, de l'IRENA, du Shift Project ...

Volet sur l’atténuation du changement climatique du sixième rapport du GIEC

Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié le troisième et dernier volet de son sixième rapport d’évaluation climatique, consacré à l’atténuation du changement climatique. Le rapport conclut que le pic d’émissions doit se produire « d’ici 2025 au plus tard » pour pouvoir limiter le réchauffement à 1,5°C. Les experts notent que pour arriver à un système énergétique neutre en carbone, l’utilisation de vecteurs énergétiques tels que « les biocarburants, l’hydrogène à faible émissions et ses dérivés » sera nécessaire dans des secteurs peu propices à l’électrification. Selon les scénarios permettant de contenir vraisemblablement la hausse de la température mondiale en dessous de 2°C, la part d’hydrogène dans la consommation énergétique finale varie entre 4,5 et 6 %. Le rapport estime entre 5 et 11 %, selon les scénarios, la part d’hydrogène dans la consommation énergétique finale de l’industrie en 2050 et entre 12 et 16 % la part de l’hydrogène dans la consommation énergétique finale des transports en 2050.

Tribune de France Hydrogène et des fédérations de l’énergie pour sortir des énergies fossiles

A l’initiative du président du Conseil supérieur de l’énergie Anthony Cellier, France Hydrogène a cosigné une tribune au côté de l’UFE, du SER, de la FEE, d’Enedis, d’Enerplan, de la SFEN ou encore du Gifen, pour sortir des dépendances aux énergies fossiles et aux hydrocarbures russes. L’appel publié dans L’Express le 31 mars considère qu’à « court et moyen termes, nous devons investir de manière très volontariste dans toutes les énergies décarbonées pour atteindre nos objectifs climatiques et renforcer notre souveraineté énergétique. Il nous faut diminuer notre consommation et substituer les énergies fossiles par de l’électricité bas carbone (nucléaire, hydraulique, solaire, éolien…), des énergies renouvelables thermiques (biogaz, réseaux de chaleur…), de l’hydrogène, pour permettre de décarboner l’intégralité de nos usages.

Rapport World Energy Transitions Outlook 2022

IRENA

L’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) a publié son rapport 2022 sur les leviers énergétiques à activer d’ici 2050 pour contenir la hausse moyenne de la température mondiale à 1.5°C. L’utilisation d’hydrogène représenterait 10 % de l’abattement total des émissions de gaz à effet de serre à mener d’ici 2050, avec une production annuelle mondiale estimée à 614 Mt, dont 10 500 TWh utilisés dans l’industrie. L’hydrogène représenterait 13 % de la consommation finale d’énergie à 2050, dont les 2/3 seraient renouvelables. Seul 25 % serait échangé par commerce international. Pour suivre la trajectoire de décarbonation fixée, la production mondiale d’hydrogène propre devrait atteindre dès 2030 au moins 5 260 TWh, impliquant de déployer au moins 350 GW d’électrolyseurs, dont plus de 4400 TWh seraient utilisés dans l’industrie. Une telle montée en puissance nécessiterait des investissements annuels moyens dans l’hydrogène et ses dérivés de 133 milliards de dollars jusqu’à 2030, puis de 176 milliards de dollars entre 2030 et 2050.

Livre blanc pour une stratégie « Pyrénées Hydrogène » intégrée à horizon 2040

Ecosystème « Pyrénées Hydrogène »

L’écosystème « Pyrénées Hydrogène » réunissant un consortium d’industriels, de collectivités territoriales, et de partenaires académiques, a présenté un livre blanc pour le déploiement d’une filière hydrogène locale sur le territoire de Lacq-Pau-Tarbes. Outre ses ressources en énergies renouvelables dont l’hydraulique, le rapport met en avant les atouts du territoire pour le stockage souterrain d’hydrogène en cavités salines et son positionnement stratégique sur les axes européens envisagés pour le transport d’hydrogène par pipeline. Le consortium ambitionne de faire du territoire « le barycentre du corridor hydrogène transversal qui reliera l’Atlantique à la Méditerranée » et « le territoire hydrogène du stockage et du transport de l’hydrogène ». En parallèle du raccordement visé au « Corridor H2 » déployé en région Occitanie, le territoire souhaite déployer trois électrolyseurs et trois nouvelles stations de distribution d’ici 2026 ainsi que de nombreux véhicules lourds à hydrogène, notamment en fixant l’objectif de basculer à l’hydrogène 30 % de la flotte publique lourde des intercommunalités d’ici 2030.

Rapport sur la décarbonation du fret

Shift Project

Le Shift Project a publié ses recommandations sur le fret présentées dans le cadre de son plan de transformation de l’économie française (PTEF). Pour décarboner le fret routier, le think tank recommande la construction d’un réseau structurant d’autoroutes électriques (caténaires, induction) tout en déployant progressivement des tracteurs routiers électriques, à batterie de taille limitée (moins d’une tonne), et un réseau de bornes de recharge lentes et rapides. La charge rapide généralisée posant des problèmes structurants d’appel de puissance, l’électrification des autoroutes est privilégiée pour répondre aux contraintes opérationnelles. L’hydrogène est considéré, avec la motorisation thermique au biodiesel, comme une solution de « dernier recours, pour les usages qui ne peuvent absolument pas recourir aux deux options précédentes ».