Jeux Olympiques 2024 : l’hydrogène prend sa part pour décarboner la mobilité
Le comité d’organisation de Paris 2024 a exprimé l’ambition de proposer des Jeux Olympiques à la fois spectaculaires et responsables, alignés pour la première fois sur l’Agenda Olympique établi en 2020 par le Comité International Olympique. Paris 2024 s’est ainsi engagé à réduire l’impact écologique d’un tel évènement en adoptant une approche plus durable, plus responsable et plus inclusive. Avec de nombreuses applications déployées, les solutions hydrogène se sont particulièrement illustrées dans le domaine de la mobilité.
- Mobilité routière : un éventail de solutions hydrogène
En tant que technologie clé pour une mobilité propre, l’hydrogène a été intégré de manière significative dans le cadre des Jeux. A titre d’exemple, les taxis électriques Hype ont été choisis comme supporteur officiel exclusif de ces Jeux Olympiques et Paralympiques. Ces taxis Crit’Air 0, à hydrogène ou à batterie, offrent une solution de transport écologique pour les participants et les invités accrédités, et illustrent l’engagement de Paris 2024 à promouvoir des alternatives de transport vertes. En effet, la mobilité hydrogène offre de nombreux avantages tels qu’une importante autonomie ainsi qu’un temps de recharge permettant une grande disponibilité de véhicule pour un usage intensif, particulièrement lors de cet évènement.
En outre, Toyota, partenaire officiel de la mobilité pour les Jeux, a déployé une flotte conséquente de 500 Toyota Mirai, capitale son modèle de berline à hydrogène, en complément des 700 taxis, comprenant des berlines et des fourgons, qui circulent au quotidien dans la capitale. Ce fût également l’occasion de découvrir la Crown, déjà commercialisée au Japon, déployée pour le marathon, ainsi que le pick-up Hilux, conçu en Grande-Bretagne et préalablement exposé aux 24h du Mans, permettant d’assurer le transport des mascottes.
Aux côtés de cette flotte, un autocar Iveco converti à l’hydrogène par GCK et opérés par BeGreen a également été mobilisé, démontrant la pertinence de l’hydrogène pour des moyens de transport collectifs de grande capacité.
En outre, deux bus urbains à hydrogène fabriqués par Caetano ont été conçus pour transporter une équipe complète en fauteuil roulant. Pour approvisionner ces véhicules, Air Liquide, partenaire officiel des Jeux Olympiques, qui déploie des stations de distributions, a été mobilisés afin de fournir l’hydrogène nécessaire.
Enfin, l’hydrogène a également été mis en lumière à travers les vélos Pragma. 57 vélos, dotés de cartouches de stockage d’hydrogène, sont à disposition des invités de Toyota. Déjà remarqués lors du G7 de Biarritz en 2019, ils illustrent la possibilité d’une utilisation de l’hydrogène au cœur du quotidien, permettant d’acculturer le grand public à la mobilité douce à hydrogène. Pierre Forte, Président Directeur Général de Pragma, a d’ailleurs salué cette opportunité de visibilité internationale.
- Le Mobility Park et la Toyota House : des vitrines d’innovation
Situé près de la station de métro Bir-Hakeim, le Parc de Mobilité Inclusive de Toyota, appelé aussi Mobility Park, a pour objectif de présenter diverses innovations en matière de mobilité.
Ainsi, sur le parc, en plus des nombreux véhicules déployés, Toyota présente notamment des cartouches d’hydrogène, d’un poids de 8,5 kg pour une capacité de 1,8 kWh qui offrent un aperçu des applications potentielles de cette technologie dans la vie quotidienne, exemplifiées par un vélo-cargo alimenté par ces dernières. Cédric Borremans, Directeur de la division olympique et paralympique de Toyota indique ainsi que « on peut imaginer des microscars et des scooters fonctionner avec ce type de cartouches ». Il souligne également que ces cartouches ont été homologuées en mode 350 bars, mais elles monteront prochainement à 700 bars. A noter que les vélos Pragma ainsi qu’une station de recharge installée par H2Gremm sont également présents sur le Mobility Park.
En bord de Seine, Toyota a également créé la Toyota House, une véritable vitrine des solutions innovantes proposées par l’entreprise. Destinées à recevoir 7000 invités lors des Jeux Olympiques et Paralympiques, elle constitue une belle opportunité de visibilité. Un mur affichant des portraits d’athlètes ainsi que la torche olympique à hydrogène, utilisée lors des Jeux de Tokyo 2020, accueille les visiteurs. A l’intérieur, des animations et des écrans présentent les véhicules de Toyota mais également ses partenariats, notamment avec Energy Observer. Un espace est spécialement consacré à la mobilité, et une exposition en sous-sol retrace les évolutions dans ce domaine, avec diverses références à l’hydrogène. Un pôle entier lui est d’ailleurs dédié, avec des maquettes détaillant les différents types de véhicules tels que des voitures, des bus et des camions.
- Energy Observer, une démonstration d’autonomie énergétique
En matière de mobilité maritime, les Jeux Olympiques ont été marqués par le retour d’Energy Observer, sept ans après son départ. Ce catamaran, le premier au monde entièrement autonome en énergie, fonctionne grâce à un mix d’énergies renouvelables incluant solaire, éolienne, hydraulique ainsi qu’une chaîne hydrogène complète incluant une production par électrolyse de l’eau de mer, un stockage et une pile à combustible. Mis à l’eau à Saint-Malo en avril 2017 et baptisé à Paris en juillet de la même année en présence de la maire de Paris et du Ministre de la Transition Ecologique, Energy Observer a, depuis, parcouru plus de 125000 kilomètres autour du monde.
Le navire illustre ainsi la viabilité des technologies propres et renouvelables pour la navigation, et souligne l’importance de l’hydrogène dans ce mix énergétique, notamment dans le stockage et la valorisation des EnR.
Victorien Erussard, capitaine et fondateur du navire expliquait le 28 juillet dernier au micro d’Europe 1 que, lors de cette odyssée, il y a eu une vraie activité de recherche et développement dans ce navire. Il soulignait également les avancements de la mobilité maritime en termes de développement de solutions vertes et indiquait : « Nous c’est essentiellement l’hydrogène sur lequel on est intervenu. […] On a une pile à combustible qui converti l’hydrogène en électricité. C’est un bateau zéro émissions directes. Ce qu’on voit, c’est que depuis 7 ans il y a quand même beaucoup de projets qui ont émergés. Nous-même on a développé des bateaux. On a quelques bateaux qui commencent à être mis à l’eau. Il y en a deux qui vont courir pendant la coupe de l’America qui vont être équipés de deux systèmes identiques à ceux développés sur le navire. C’est en train de se démocratiser ». Avant d’ajouter « On veut décarboner les navires le plus rapidement possible ». Lors d’une autre interview, il exprime son ambition d’aller plus loin en déclarant : « je ne baisserai pas les bras et je n’attendrai pas 2050 pour atteindre la neutralité carbone. La tâche est ardue et les obstacles nombreux, mais quand je vois ce que nous avons accompli en sept ans, je suis convaincu que nous pouvons faire beaucoup plus ».
Aussi, lors de son périple, le navire a également fait de nombreuses escales en faisant de la sensibilisation auprès du grand public, notamment grâce à une village d’exposition présent sur le navire. Il sera ainsi possible de visiter ce village d’exposition du 16 septembre au 13 octobre 2024 au port du Gros Caillou à Paris.
- Une filière clé pour réduire l’impact écologique des grands évènements internationaux
Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ont délivré un réel message d’engagement en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique. Véritable coup de projecteur sur l’hydrogène comme solution énergétique, cet évènement ouvre la voie à une nouvelle ère de responsabilité environnementale pour les évènements internationaux de grande ampleur.
Les initiatives de mobilité hydrogène présentées à Paris 2024 sont un pas vers un futur plus propre, plus durable et plus respectueux de l’environnement et témoignent des avancées significatives de la filière. Mises en lumière lors de cette compétition internationale, ces diverses solutions telles que les véhicules légers comme les taxis ainsi que les bus pour les transports collectifs circulent quotidiennement dans la capitale et dans plusieurs villes françaises.
Paris 2024 a également mobilisé des solutions hydrogène à travers d’autres utilisations, notamment logistiques, qui feront l’objet d’un second article.