Un retour triomphal pour Energy Observer à Saint-Malo
C’est ici que tout avait commencé en 2017. Et c’est donc à Saint-Malo que s’achève ce tour du monde qui aura duré 7 ans. Pour marquer cet événement, Energy Observer avait fait les choses en grand : une escorte de bateaux (dont le voilier Etoile du Roy) et une couverture en live sur les réseaux sociaux comme pour l’arrivée d’une route du Rhum. Le public a répondu présent avec 500 personnes massées au bord du bassin Duguay-Trouin pour voir accoster le navire et saluer l’équipage.
Après ce moment de célébration, les invités ont pu se rendre au Palais du Grand Large où une conférence de deux heures a été organisée. Le maire de Saint-Malo, Gilles Lurton, et le Vice-Président de la région Bretagne en charge de la mer, Daniel Cueff, se sont félicités du succès de l’odyssée. « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait », a déclaré l’édile de la ville, en citant Mark Twain. Juste après, un Victorien Erussard ému a tenu à remercier tous ceux qui ont rendu l’aventure possible, notamment les sponsors (Accor, Thélème, Delanchy, Toyota, Qair…). Lesquels ont tous salué les qualités de conviction et l’énergie du fondateur d’Energy Observer. Sa « bonne bouille » a facilité les contacts. Parmi les personnalités présentes, on reconnaissait Florence Lambert (CEO de Genvia), la marraine du bateau. Il y avait également le Président de France Hydrogène, Philippe Boucly (qui estime à titre personnel qu’Energy Observer avait sa place aux Jeux Olympiques de Paris 2024), ou encore Pierre-Etienne Franc, CEO de Hy24 Partners. Didier Leroy et Franck Marotte de Toyota avaient aussi fait le déplacement, avant de retourner le lendemain aux 24 Heures du Mans. Pour sa part, Energy Observer a tenu à saluer Christian Contzen, l’ancien patron de Renault Sport (qui a obtenu plusieurs titres en F1) et qui fait partie du conseil d’administration de la Fondation EO.
La soirée a permis d’apprendre que le bateau était au début une véritable épave. On a pu voir aussi des esquisses, montrant que le design aurait pu être très différent. Finalement, EO est devenu une véritable vitrine technologique. Et avec 68 000 milles nautiques au compteur et l’équivalent de trois fois le tour de la terre, le navire a bien tenu le choc. L’odyssée a beaucoup appris à Victorien Erussard sur les enjeux liés à l’hydrogène et à la transition énergétique. Il a pu ainsi créer EODev, qui produit des générateurs se vendent dans le monde entier. Le Directeur Général de la société, Jérémie Lagarrigue, est venu témoigner de la réussite cette pépite. EODev, qui a levé 46 millions l’an dernier, va passer à l’échelle en tant que lauréat de l’appel à projet Bpifrance « Première Usine » (pour un site à Antony, dans les Hauts-de Seine en fin d’année). Energy Observer a permis aussi de créer une autre filiale EO Concept, dirigée par Didier Bouix, qui va plancher sur des navires plus écologiques.
A ce propos, des projets sont dans les cartons pour la période 205-2030. Il y a d’abord le cargo à hydrogène liquide Energy Observer 2, dont le montant s’élève à 100 millions d’euros. Certains partenaires de la première heure, dont Air Liquide vont accompagner Victorien Erussard sur cette initiative. A Saint-Malo, on a appris qu’un autre bateau était en gestation. Assez proche du navire actuel, il va intégrer « une architecture énergétique complexe » qui permettra d’étudier le réel impact des carburants de synthèse (les e-fuels) et des technologies associées. Energy Observer 3 va embarquer et tester 10 briques technologiques qui en feront une nouvelle plateforme hors-norme. Le bateau va permettre de mieux comprendre ces énergies et de quantifier leur rendement. La construction du navire va débuter au second semestre 2025. L’objectif est de le mettre à l’eau en 2026.
Par ailleurs, il y a aussi d’autres projets dans l’éditorial avec des documentaires et une nouvelle plateforme digitale d’agrégation de contenus, le capitaine d’Energy Observer ayant à coeur de rétablir certains faits concernant l’hydrogène.
En attendant, Energy Observer reste à quai jusqu’au 23 juin à Saint-Malo. Le public pourra l’admirer et aller visiter le Village implanté juste à côté. Par la suite, le catamaran entamera une escale hautement symbolique à Paris, amarré entre le pont de l’Alma et le pont Alexandre III à partir du 27 juillet, puis accompagné de son village du 12 septembre au 13 octobre. Rappelons à ce propos que Victorien Erussard a été l’un des porteurs de la flamme olympique au Mont Saint-Michel (un privilège qu’il a partagé avec l’astronaute Thomas Pesquet le même jour), tout comme Matthieu Guesné, le PDG de Lhyfe, qui a aussi fait partie des relayeurs à La Baule.