Solhyd : un panneau solaire qui fait de l’hydrogène à partir de l’air et de la lumière
Pas mal pour un début, d’autant que des investisseurs se sont également manifestés à travers le monde. Compatible avec la plupart des panneaux solaires, le panneau à hydrogène issu de l’Université de Louvain produit de l’hydrogène dès qu’il est à l’extérieur : jusqu’à 250 litres par jour et avec un rendement de 15 %. Une vingtaine de panneaux suffirait à alimenter en énergie et en chauffage une maison pendant l’hiver, à condition d’être bien isolée et d’avoir une pompe à chaleur. Et en recouvrant un toit de 1000 m2, il serait possible de produire entre 2 et 4 tonnes d’hydrogène par an.
Tout a commencé par la découverte de deux chercheurs, Jan Rongé et Tom Bosserez, sous la direction du professeur Johan Martens du Centre de chimie des surfaces et de catalyse. « Nous avons développé une technologie brevetée unique qui, en utilisant la lumière du soleil, divise la vapeur d’eau présente dans l’air en hydrogène gazeux et oxygène gazeux à travers une membrane », explique Jan Rongé. En fait, Solhyd utilise un panneau solaire classique. Mais, à l’intérieur, des cylindres utilisent des matériaux permettant de capter l’humidité dans l’air, puis de la séparer en hydrogène et oxygène. L’intérêt vient du fait que l’on produit ainsi de l’hydrogène renouvelable, sans passer par le réseau électrique et sans recourir à des métaux critiques.
Le panneau des chercheurs belges est donc un complément aux électrolyseurs, qui eux nécessitent de grandes quantités d’électricité renouvelable, de métaux rares et d’eau. C’est la raison pour laquelle ils utilisent le terme d’hydrogène d’or (golden hydrogen). La technologie fonctionne, même en Belgique, avancent les chercheurs. Elle pourrait donc être déployée partout dans le monde. La start-up Solhyd envisage un large éventail d’applications, y compris la mobilité. Installée près de Louvain, elle a investi un entrepôt de 350 m2 pour y installer une ligne-pilote. Mais, la jeune entreprise voit plus loin. Elle envisage une production à l’échelle du mégawatt à partir de 2026.