Le projet H2MED retenu au titre des PCI par l’Europe
Il ne s’agit pas des IPCEI ou PIIEC, mais des projets d’intérêt commun (PIC)*, avec une dimension infrastructure (transport, stockage…) et un financement provenant de l’Europe et non des Etats membres. Ce n’est qu’un premier jalon, car le Conseil et le Parlement européens auront deux mois pour approuver la liste au début de l’année 2024. Précisons qu’au total, la Commission a retenu 166 projets en lien avec l’énergie et à vocation transfrontalière.
Projet emblématique, au coeur de la dorsale européenne de l’hydrogène, le projet H2Med vise à faciliter la décarbonation de l’Europe d’ici à 2050. Il permettra de transporter jusqu’à deux millions de tonnes d’hydrogène renouvelable par an. Soit, l’équivalent de 10 % de la consommation européenne d’ici 2030, si l’on s’en réfère au plan REPowerEU. En octobre 2022, le projet est né de la volonté des dirigeants portugais, espagnol et français de développer les interconnexions énergétiques dans le sud-ouest de l’Europe et de créer un corridor énergétique vert reliant les trois pays au reste du réseau énergétique de l’Union européenne. Ils ont également décidé de créer une interconnexion hydrogène entre le Portugal et l’Espagne (Celorico de Beira-Zamora ou « CelZa ») et de mettre au point un pipeline maritime reliant l’Espagne à la France (Barcelone-Marseille ou « BarMar »). Les trois pays ont ratifié cet engagement à l’occasion du sommet Euromed organisé le 9 décembre de la même année. Ils étaient soutenus dans cette démarche par Ursula Von Der Leyen, présidente de la Commission européenne.
Et en janvier 2023, c’est l’Allemagne qui a décidé d’apporter son soutien et de rejoindre cette initiative de corridor hydrogène. Le projet est soutenu par Enagás, GRTgaz, REN, Teréga et, depuis peu, le gestionnaire de réseau allemand OGE. Les cinq acteurs s’étaient réunis à Berlin le 18 octobre dernier pour souligner le rôle clé du projet H2Med dans la réalisation des objectifs du plan REPowerEU et intégrer OGE dans le groupe. Ce sont eux qui ont permis de finaliser le dossier de candidature au titre des PCI. Les acteurs impliqués dans le projet se réjouissent de l’acte délégué proposé par la Commission européenne, qui a retenu les composantes BarMar et CelZa du projet H2Med. La Commission a également retenu un certain nombre d’infrastructures internes au Portugal, en Espagne, en France (les projets MosaHYc et RhYn communs avec l’Allemagne) et en Allemagne. Tous ces projets sont indispensables au développement de l’ensemble du corridor H2Med.
PIC : de l’anglais PCI (Project of Common Interest)