Une sélection de rapports et études parus aux mois de juillet-août, notamment des publications de l'ICCT, de Rethink Energy, de l'ADEME ...

Etude de l’ICCT sur le coût total de possession (TCO) des camions hydrogène en Europe

The International Council on Clean Transportation (ICCT)

L’International Council on Clean Transportation (ICCT) a publié une étude évaluant le coût total de possession (TCO) de poids-lourds à hydrogène, en se focalisant sur le segment longues distances, pour la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, les Pays-Bas et la Pologne. L’ICCT conclut qu’il faudrait que le prix de l’hydrogène renouvelable à la pompe -poste principal de coût- soit de 4€/kg pour que ces poids-lourds à hydrogène aient un TCO compétitif avec leurs équivalents diesel. Afin de permettre le déploiement de camions hydrogène sur longues distances, l’ICCT recommande d’accélérer la transposition de la directive Eurovignette dans les droits nationaux, d’exempter complètement les véhicules zéro-émission de péages routiers « comme cela est actuellement fait en Allemagne ».   

Rapport sur la décarbonation des camions européens

Forum international des transports (IFT)

Le Forum international des transports (IFT), organisation intergouvernementale au sein de l’OCDE, a publié un rapport sur les manières de minimiser « l’incertitude de coûts » pour la décarbonation de la flotte européenne de camions. L’IFT compare 3 technologies : le camion à batteries (BEV), celui à hydrogène (FCEV), et enfin la « route électrique » par caténaires (ERSV). L’étude conclut que les BEVs et la route électrique se tailleront la part du lion, tandis que les camions à hydrogène « sont compétitifs seulement sur un petit nombre de cas marginaux qui prennent des hypothèses ambitieuses de coût du carburant hydrogène et des hypothèses très conservatrices pour les BEVs ». En conséquence, l’IFT partage ses doutes sur le déploiement à grande échelle d’une infrastructure de ravitaillement à hydrogène, qui pourrait être insuffisamment utilisée.

Etude sur le coût de l’hydrogène

Rethink Energy

Dans son étude, l’analyste britannique Rethink Energy estime que dans le contexte géopolitique et énergétique actuel, « l’hydrogène renouvelable représente l’unique option pour espérer retrouver un kilo d’hydrogène à 1,5$ d’ici 2030 ». Alors que l’hydrogène produit par vaporeformage coûte aujourd’hui 3,3$/kg, la mise à l’échelle des capacités de production mondiales d’électrolyseurs (100GW annuels d’ici 2030) permettra de réaliser des économies substantielles, de 1000-1400$/kW aujourd’hui à 340$/kW en 2030, soulignant que cela correspond à des taux d’apprentissage plus élevés que les panneaux solaires (23%), batteries lithium-ion (19%), ou les éoliennes (15%). Un coût moyen de production d’hydrogène renouvelable de $1,54/kg à horizon 2030 pourrait être atteint.  

L’analyse énergétique, économique et environnementale sur les véhicules lourds à hydrogène

ADEME

L’ADEME a publié une étude visant à « évaluer et comparer la pertinence énergétique, économique et environnementale des deux modes d’utilisation possible de l’hydrogène pour la mobilité routière », i.e en pile à combustible ou avec un moteur thermique, et sur quatre types de véhicules : le poids lourd 44 tonnes, le bus articulé de 18 mètres, l’autocar régional et la pelle sur chenilles de 75 tonnes. Le rapport conclut que « les véhicules équipés d’une pile à combustible sont plus économes en énergie de 10 à 40% environ que ceux mus par un moteur à combustion d’hydrogène ».

En revanche, le coût total de possession est plutôt en faveur du véhicule à moteur à combustion d’hydrogène. A l’inverse, les émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie des véhicules sont légèrement plus faibles avec les véhicules équipés d’une pile à combustible, bien que les différences soient très faibles avec les versions équipées d’un moteur à combustion d’hydrogène.

Rapport sur l’impact climatique des émissions d’hydrogène

Environmental Defense Fund

L’ONG américaine Environmental Defense Fund a publié une étude sur l’impact climatique des émissions d’hydrogène. Retenant un pouvoir de réchauffement global (PRG) de 11 sur 100 ans (PRG100) et de 33 sur 20 ans (PRG20), l’étude a la particularité d’étudier l’impact climatique des émissions d’hydrogène sur différents horizons temporels. Ainsi il est estimé que, sur une période de 10 ans, considérant un taux de fuite d’hydrogène de 10% sur la chaîne de valeur (pire scénario), l’hydrogène produit à partir d’énergies fossiles et de capture du carbone (CCS) aurait un impact climatique 40% supérieur à celui des énergies fossiles de référence, tandis que la réduction d’impact climatique de l’hydrogène produit à partir d’électricité bas-carbone serait limitée à 60%. Toujours sur une période de 10 ans, un taux de fuite de 1% d’hydrogène permettrait à l’hydrogène bleu de réduire d’environ 60% l’impact climatique relativement aux énergies fossiles, contre 95% pour l’hydrogène électrolytique.